Entre force et fragilité, Patti Smith nous livre l’histoire passionnante de ses 20 ans lorsqu’elle débarque à Brooklyn avec un sac à dos et l’ambition de rejoindre le monde de l’art. A cette époque, fascinée par Rimbaud, elle pense devenir poète. Très vite, elle croise le chemin d’un étrange artiste d’ une beauté angélique qui dissimule mal les doutes qui l’assaillent : Robert Mappelthorpe. Ils sont « à la rue » mais qu’importe, ils s’aiment et Patti vit pour le succès auquel elle croit promit son compagnon, quitte à s’effacer humblement dans son ombre. Elle l’observe des heures durant « créer » que ce soit sous la forme d’une photo, d’un collage, d’un happening et elle est bien ainsi. Ensemble, au son des 45 tours de Jimi Hendrix, ils vivotent, avec une seule pièce en poche et cette question essentielle: pinceaux ou sandwich? C’est avec une simplicité folle qu’elle nous raconte leur extraordinaire ascension: ils parviennent, au culot, à intégrer le Chelsea Hotel en échange de leurs oeuvres qu’ils offrent au proprio. Ici, ils côtoient sur leur palier Janis Jolin, le Grateful Dead, ou encore Allen Ginsberg. Petit à petit, ils vont devenir résidents à la table d’honneur de la fameuse Factory d’Andy Warhol. Ils sont soucieux de leur image et trompent leur monde avec des vêtements dégotés qu’ils assemblent pour composer des looks pointus. Patti marque les esprits, avec son allure androgyne, sa coupe de cheveux improbable, elle ne tarde pas, grâce aux rencontres à changer ses poèmes en paroles de chansons. Alors qu’elle garde la tête froide au milieu de cette faune artistique astiquée au amphètes, Robert perd pied, se questionne, tente des expériences. Avec la quête d’identité de ce dernier ils se séparent, mais ne se quitteront en fait jamais vraiment!

Ce livre est absolument passionnant : on ne peut plus le lâcher, une fois entamé. La sincérité de Patti nous touche de plein fouet, sa simplicité nous bluffe. Il s’agit aussi d’un portrait de New York et de l’insouciance des seventies qui fouttent le camp pour laisser place aux furieuses années 80.

 

 

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