Sortie le 17 mai 2013 – 8/10
Après quatre années de séparation, Ahmad arrive à Paris depuis Téhéran, à la demande de Marie, son épouse française, pour procéder aux formalités de leur divorce. Lors de son bref séjour, Ahmad découvre la relation conflictuelle que Marie entretient avec sa fille, Lucie.
Après Une séparation, Farhadi confirme qu’il est l’un des réalisateurs les plus passionnants du moment, l’un des meilleurs pour triturer les arcanes des sentiments et des relations humaines. Muni d’un scénario terriblement subtil et d’un talent impressionnant de directeur d’acteur, il nous offre un nouvel objet fort et intelligent. Les interprètes livrent des prestations exigeantes avec énormément de réussite (de Bérénice Béjo à Tahar Rahim, en passant par le jeune garçon, Elyes Aguis). Du grand cinéma sans artifice.
THE GRANDMASTER de Wong Kar-Waï
Sortie le 17 avril 2013 – 4/10
Chine, 1936. Ip Man, maître légendaire de Wing Chun (un des divers styles de kung-fu) et futur mentor de Bruce Lee, mène une vie prospère à Foshan où il partage son temps entre sa famille et les arts-martiaux.
Disons-le tout de suite : les fans d’arts martiaux ont du être bien déçu devant ce film vendu comme tel. Car si des scènes de kung fu plutôt très réussies jalonnent le film, elles sont loin d’en former le centre et cèdent le pas à un drame historique stylisé par l’un des maîtres des relations sentimentales torturées et langoureuses. Malheureusement c’est là que le bas blesse : si la langueur d’In the mood for love réussissait à imposer ses silences et son esthétisme tout en nous permettant de nous « remplir », dans ce film elle s’apparente plutôt à de la longueur, à une excuse pour un trop plein d’effets de styles relativement soporifiques, voire pompeux.
LA GRANDE BELLEZZA de Paolo Sorrentino
Sortie le 22 mai 2013 – 6/10
Rome dans la splendeur de l’été. Les touristes se pressent sur le Janicule : un Japonais s’effondre foudroyé par tant de beauté. Jep Gambardella – un bel homme au charme irrésistible malgré les premiers signes de la vieillesse – jouit des mondanités de la ville.
Fellini est revenu, et il a su s’adapter à notre époque ! C’est ce qu’on peut se permettre de penser devant le film de Sorrentino, qui n’est pas sans rappeler l’irrévérence et la richesse de son prédécesseur par le portrait d’une bourgeoisie romaine décadente « made in XXIème siècle ». Si les dialogues et le trop plein de lyrisme, parfois, m’ont perdu, reste un portrait troublant, peuplé de scènes impressionnantes et grandiloquentes accouplant les traces de toutes les époques romaines, d’un dandy de notre époque réalisant la vanité et le vide de son propre milieu. Une expérience à tenter…