Ciné // Sorties du 1er Mai

LA FLEUR DE L’ÂGE 

de Nick Quinn – 3/10

Gaspard a 63 ans. Producteur de télévision réputé, il accumule les compagnes trentenaires et s’obstine à ignorer tout signe de vieillissement. Mais il est contraint d’accueillir chez lui son père Hubert, devenu dépendant. Vieillard indomptable, Hubert vient perturber l’arrangement de son fils avec une jeunesse illusoire. Le duo se transforme en trio avec l’arrivée de Zana, aide-soignante aux références douteuses et à l’imagination débridée…
Relevons tout de suite l’impeccable belle interprétation de Jean-Pierre Marielle (si drôle) et oublions le reste. Quelques moments drôles, mais le scénario est trop creux et artificiel. La relation père/fils fonctionne plutôt bien, mais l’arrivée du 3ème personnage (Julie Ferrier) et de son univers est tellement peu crédible et mal conçu qu’on se désolidarise aussi sec de leur histoire, et on s’ennuie, peu à peu, fermement.

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THE PLACE BEYOND THE PINES

de Derek Cianfrance – 8/10

Le sujet : Cascadeur à moto, Luke revient à Schenectady, dans l’État de New York, et découvre que Romina, avec qui il avait eu une aventure, vient de donner naissance à son fils… Pour subvenir à leurs besoins, Luke commet une série de braquages. Mais il va bientôt croiser la route d’un policier ambitieux, Avery Cross, décidé à s’élever rapidement dans sa hiérarchie gangrenée par la corruption. 15 ans plus tard, le fils de Luke et celui d’Avery se retrouvent face à face, hantés par un passé mystérieux dont ils sont loin de tout savoir…

Derek Cianfrance, déjà révélé par Blue Valentine deux ans plus tôt, se révèle comme un auteur à suivre. Il signe avec cette œuvre envoûtante et captivante une mise en scène digne des plus grands. Le mot qui me vient en tête est « épidermique » : il nous place au plus près des personnages, au point – presque – de ressentir leurs pulsations cardiaques, qu’elles soient lentes ou saccadées. Parmi la tortuosité de l’histoire, un casting de 1ère classe (Ryan Gosling, Bradley Cooper, Eva Mendes…) qui donne le meilleur de lui-même, tout en restant à sa place : chaque personnage traverse cette histoire, il n’est qu’un élément de l’histoire et ne la monopolise pas avec fracas. A noter la révélation de deux jeunes acteurs : Emory Cohen (qui n’est pas sans rappelé le Robert De Niro des années 70) et Dane DeHaan (déjà remarqué dans Chronicle et Des hommes sans loi). A ne pas manquer.