Un p’tit gars de Ménilmontant
d’Alain Minier
Note: 5/10
Jo sort de prison après avoir tiré 15 années pour un braquage qui a mal tourné. Il rejoint son quartier, Ménilmontant, retrouve son ami de l’époque et celle qu’il aime toujours, mais tout a bien changé : l’un s’est rangé à l’ombre d’une vie sage, l’une a reconstruit sa vie avec un autre homme, et le quartier est désormais dicté par l’autorité maladroite de gangs d’adolescents ultra violents. S’il ne trouve plus sa place, il reste néanmoins pour Jo les lourdes tâches de blanchir son butin enterré et rencontrer son fils de 14 ans dont il ignorait l’existence. C’est d’un 1er film, auto-produit (donc avec le minimum d’argent) qu’il s’agit. Et à ce titre comporte quelques faiblesses, notamment un scénario parfois lourd et stéréotypé, et un visible manque d’argent par moment. Néanmoins, Minier réussit à tenir son film et lui donner un véritable caractère propre aux films policiers. Il met en valeur son propre quartier, même si c’est pour lui donner un visage abrupt et violent. L’une des grandes forces du film réside également dans son casting impeccable, notamment l’ensemble des acteurs adolescents délinquants, impressionnants de naturel (la Palme à Nassim Boutelis).
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BONUS
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Sortie du 30/01
Happiness therapy
de David O’Russell
Note: 6/10
Pat Solatano est bipolaire et a tout perdu : sa maison, son travail et sa femme. Il se retrouve même dans l’obligation d’emménager chez ses parents. Malgré tout, il est déterminé à se reconstruire et à renouer avec son ex-femme. Il rencontre Tiffany, une jolie jeune femme ayant eu un parcours mouvementé, qui se propose de l’aider à reconquérir sa femme, à condition qu’il lui rende un service en retour…
Avec David O’Russell (Fighter, Les Rois du désert…), on peut toujours espérer un traitement des sujets les plus simples pour arriver à des films plus profonds que ce qu’on aurait pu redouter. C’est ici, par exemple, moins une comédie romantique qu’un film assez brillant sur la bipolarité qu’il nous propose. On est loin du documentaire psychologique, rassurez-vous, et l’intérêt du film tient justement dans le mélange d’un sujet de base sérieux à un traitement humoristique grinçant avec romance à la clef. Bradley Cooper y tient son meilleur rôle à ce jour et y révèle une image bien plus intéressante que celle du beau gosse connue dans ses films à destination du grand public. Le reste du casting est également excellent (on retrouve enfin un Robert De Niro au meilleur de sa forme). Bon moment donc, malgré tout je sors du film en me demandant un peu ce que j’en pense. Les Américains portent le film aux nues (en accordant notamment un Oscar à Jennifer Lawrence que j’ai un peu de mal à comprendre, même si elle est réellement une des meilleures actrices de sa toute jeune génération), j’ai de mon côté l’impression que ce film ne me restera pas en tête bien longtemps. Brillant, mais relativement anecdotique. Oui, ça doit être ça…
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Sortie le 2/01
FOXFIRE, Confessions d’un gang de filles
de Laurent Cantet
Note: 6/10
Au milieu des années 1950, un groupe d’adolescentes entre en rébellion contre les maltraitances quotidiennes d’une société virile et forment une société secrète pour se venger de leurs humiliations : les Foxfire. Elles franchiront très vite les limites fixées par la loi…
Cantet a du talent pour dénicher des jeunes acteurs non professionnels qui donnent une dynamique et une vitalité très intéressante à ses films. Dans celui-ci, aux propos féministes mais où les hommes peuvent s’identifier dans la volonté de ces jeunes filles de chercher une possibilité de vivre libre dans un monde aux mœurs étriquées, il traite avec intelligence les velléités et l’évolution d’une mentalité adolescente intemporelle, et souvent confrontée à des problématiques plus matures que ne devraient l’être celles de leur âge. Le film est un peu long par moment (2h23 tout de même), un peu inégal parfois, mais ne fléchit pas dans la pertinence de son propos.