Les Chevaux de Dieu
de Nabil Ayouch
note: 6/10
Yassin et Hamid sont deux frères qui grandissent dans un bidonville de Casablanca. Entre débrouille, trafics ou travail honorable, chacun tente d’améliorer le quotidien de leur famille à sa manière. Devenus de jeunes hommes, ils découvrent la voie de l’Islam par le biais d’un groupe islamisme radical. Un jour, l’Imam leur annonce qu’ils ont été choisis pour être martyres… Malheureusement, le résumé vous dit tout… Point de surprise dans ce récit, pourtant très bien dressé. Il fonctionne, émeut, nous triture, et a le mérite de présenter ces hommes-bombe du point de vue intérieur. Dommage qu’on sache avant le début comment va se dérouler le film qu’on est venu voir !
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Vous l’avez peut être remarqué, chaque semaine lorsque nous le pouvons, nous vous offrons un petit bonus avec un ou deux films sortis antérieurement qui valent le coup d’oeil.
Cette semaine GROS BONUS, on revient sur 2012 et on vous offre une séance de rattrapage ou ce qu’il ne fallait pas louper en 2012:
▲ Benh Zeitlin, Quvenzhané Wallis et Dwight Henry pour Les Bêtes du Sud sauvage
Selon moi, LA révélation 2012 : ce 1er film de l’Américain Benh Zeitlin, sorti l’année de ses 30 ans, est ma plus belle expérience de cinéma cette année-là. Un univers mélant Tennesse Williams, Faulkner et catastrophes naturelles dans le bayou de la Louisiane post-Katrina, il a, en plus de ses qualités artistiques, le mérite de permettre à Quvenzhané Wallis (9 ans) et Dwight Henry (son père à l’écran), acteurs non professionnels, de crever l’écran.
▲ Jeff Nichols et Michael Shannon pour Take shelter
Certains d’entre vous avaient peut-être déjà vu le 1er film de Jeff Nichols, Shotgun stories, moi non. Ce 2ème essai était une autre des grandes révélations 2012, grâce à son univers envoûtant et la confirmation du talent de Michael Shannon (Les Noces rebelles, Bug ou la série Boardwalk empire) en père de famille à la psychologie défaillante : prophète ou schyzophrène ?
L’une des belles aventures 2012 pour petits et grands. Film d’animation français tiré d’un livre pour enfants très connus (sauf pour moi une fois encore), travaillé dans la tradition du crayon et de l’aquarelle (ouf, de la 2D !), c’est un petit bijou d’humour, de fantaisie et de qualités visuelles.
Ce qui me paraissait être une énième comédie potache tirée du théâtre à succès s’est révélée être la comédie la plus plaisante de l’année. Pour moi le meilleur rôle de Bruel, Berling impeccable, et ce qui semble être encore une fois une révélation uniquement pour moi, les talents comiques de Valérie Benguigui, Guillaume de Toncquedec et Judith El Zein.
▲ Glenn Close dans Albert Nobbs
Là, nous ne pourrons pas parler de révélation ! Simplement la confirmation qu’avec ce rôle de femme obligée de se faire passer pour un homme pour pouvoir exercer son métier de maître d’hôtel dans l’Irlande du XIXème siècle, elle signe une composition étonnante et confirme être l’une des plus grandes actrices dramatiques (et comiques, voir Cookie’s fortune par exemple) du cinéma américain.
▲ Emilie Dequenne dans A perdre la raison
Emilie Dequenne ne m’a pas toujours convaincu dans ses rôles. Mais dans celui de cette jeune mère de famille étouffée par une vie de mère qu’elle n’a su refuser, elle est aussi subtile qu’émouvante.
▲ Mikkel Boe Følsgaard dans Royal affair
Prix d’interprétation au Festival de Berlin, cet acteur danois signe l’une des plus belles prestations dans l’un des plus beaux films de l’année : celle du roi Christian VII, monarque à la santé mentale fragile, aveugle face à l’histoire d’amour de son plus proche conseiller et de la Reine dans le Danemark des Lumières.
▲ Rooney Mara dans Millenium Les hommes qui n’aimaient pas les femmes, Shailene Woodley dans The Descendants, Eloise Laurence dans Broken. Trois jeunes actrices méconnues jusqu’alors, aussi étonnantes les unes que les autres dans des genres radicalement différents.
Et aussi : Les Adieux à la Reine, Les Vieux chats, La Chasse, La Taupe, Despues de Lucia…
